On divisait autrefois l’ordre des Lépidoptères en 2 sous-ordres, les Rhopalocères et les Hétérocères. Cette classification reposait sur la forme des antennes des papillons :
– En forme de massue chez les Rhopalocères (rhopalon = massue en grec ancien);
– En forme de plume, de fil ou encore de peigne chez les Hétérocères (hetero = les autres, par opposition aux Rhopalocères).
On rangeait dans la première catégories les papillons dits « de jour », et dans la seconde les papillons dits « de nuit ».
Cette classification posait toutefois un problème : beaucoup de papillons dits « de nuit » ont en réalité une activité diurne ; les Zygènes, les Hespéries, certains Sphinx et bien d’autres encore peuvent être observés en plein jour. Des analyses phylogénétiques récentes ont mis en évidence de nouveaux liens de parenté entre des familles, et ont balayé l’ancienne classification. On distingue à présent de nouveaux groupes, plus complexes, et la classification des Lépidoptères est encore en constante révision.
Pour ne pas trop alourdir cette page et vous permettre de mieux vous y repérer, je conserverai dans cet article l’ancienne classification basée sur la forme des antennes. Cette page a pour but de vous donner une idée de la manière dont sont, ou ont été, classées les différentes espèces.
Famille, sous-famille, genre, espèce… Comment ça marche ?
Si vous n’êtes pas sûr(e) de bien savoir vous y repérer parmi ces termes, cliquez sur le texte ci-dessous :
S’y retrouver dans les classifications
Je vais expliciter ici les termes utilisés plus bas sur cette page. Prenons l’exemple d’une espèce que j’aime beaucoup : le Morio.
Règne : Animalia (Animal)
– Embranchement : Arthropoda (Arthropode)
— Classe : Insecta (Insecte)
—- Ordre : Lepidoptera (Lépidoptère)
—– Famille : Nymphalidae (Nymphalidé)
—— Sous famille : Nymphalinae
——- Genre : Nymphalis
——– Espèce : Nymphalis antiopa (Linnaeus, 1758)
L’espèce :
Noms vernaculaires : Il s’agit des noms communs donnés à une espèce dans une région ou un pays. Pour cette espèce, en France, les noms vernaculaires sont Morio, Manteau royal ou Chenille épineuse de l’Orme pour sa larve. Ils varient donc pour chaque pays en fonction de la langue utilisés : ainsi, on le nomme Mourning cloak (manteau de deuil) en Amérique du Nord ou encore Camberwell beauty en Angleterre.
Nom normalisé : Il s’agit cette fois-ci d’un nom, faisant partie des noms vernaculaires, qui a été validé par des commissions spécialisées. Le nom normalisé est le nom « officiel » d’une espèce, celui qui est repris dans les ouvrages scientifiques. Ici, le nom normalisé est Morio.
Nom scientifique : C’est le nom en latin de l’espèce, qui a été choisi par la personne qui l’a décrite, puis parfois modifié par la suite. Dans notre cas, l’espèce avait à l’origine été décrite en 1758 par Linné sous le nom Papilio antiopa, mais a depuis été classée dans les Nymphalidae et se nomme aujourd’hui Nymphalis antiopa.
Le nom scientifique d’une espèce est composé de 2 mots : le nom générique (nom du genre) et le nom spécifique (nom d’espèce). Ce premier commence toujours par une majuscule, alors que le second s’écrit en minuscule. Par convention, on écrit toujours – lorsque cela est possible – les noms scientifiques en italique. Ceci est valable pour l’ensemble du vivant.
Le genre :
Le morio appartient donc au genre Nymphalis. Ce genre regroupe 6 espèces dans le monde, dont la Grande tortue (Nymphalis polychloros).
La sous-famille :
C’est le taxon (entité) juste en dessous de la famille. Les noms des sous-familles se terminent toujours par -nae. Ici, il s’agit des Nymphalinae.
La famille :
C’est le taxon juste au dessous de l’ordre. Les noms des familles se terminent toujours par -dae (francisé en -dé). Ici, il s’agit des Nymphalidae (= Nymphalidés)
L’ordre :
Chez les insectes, les ordres divisent les grandes catégories de bestioles. Voici quelques exemples :
Hyménoptères = guêpes, abeilles, fourmis, bourdons…
Diptères = mouches, syrphes, moustiques…
Orthoptères = criquets, sauterelles, grillons…
Ici, il s’agit de l’ordre des Lépidoptères (papillons).
La classe :
Les Lépidoptères appartiennent à la classe des insectes, caractérisés entre autres par un corps divisé en 3 parties (tête, thorax, abdomen) et 3 paires de pattes situées sur chaque segment du thorax.
L’embranchement :
Le Morio est un arthropode, embranchement qui regroupent les insectes, les arachnides, les crustacés, mais aussi les myriapodes (mille-pattes).
Le règne :
Enfin, les arthropodes appartiennent au règne animal, que l’on oppose à d’autres règnes tels que les plantes (Plantae) ou les champignons (Fungi).
Sommaire
Rhopalocères : Hesperiidés – Papilionidés – Pieridés – Riodinidés – Lycaenidés – Nymphalidés
Hétérocères : Géometridés – Noctuidés – Érebidés – Zygaenidés – Saturniidés – Lasiocampidés – Crambidés – Sphingidés – Notodontidés
- Les Rhopalocères
Avec 262 espèces répertoriées en France, les Rhopalocères sont largement minoritaires en terme de nombre d’espèces derrière les Hétérocères (plus de 4000 espèces). Pour rappel, les Rhopalocères sont caractérisés par la forme de massue de leurs antennes.
Hesperiidés. Il s’agit de la famille des hespéries, petits papillons aux ailes courtes généralement bruns ou gris tachetés de blanc. Les hespéries ont un aspect similaire à celui des papillons « de nuit », mais l’examen de leurs antennes et leurs mœurs diurnes nous prouvent le contraire. Une trentaine d’espèces volent sur le territoire français, et sont généralement difficiles à identifier en raison de leurs couleurs et motifs souvent similaires. Un naturaliste de ma région a d’ailleurs pour coutume de dire : Les hespéries, c’est désespérant !
Les Hesperiidés français sont divisés en 3 sous-familles : les Pyrginae (avec le genre Pyrgus), les Heteropterinae et les Hesperiinae.
Les chenilles : Elles sont peu poilues, souvent brunes avec la tête noire, parfois vertes, et ont la plupart du temps un aspect « boudiné » qui leur donne un air de gros asticot.
Papilionidés. C’est, entre autres, la famille du célèbre Machaon ! Les Papilionidés sont généralement de taille moyenne à grande, avec des couleurs vives et, parfois, une « queue » en bas des ailes postérieures. Si l’on compte environ 570 espèces dans le monde – dont certaines comptant parmi les plus grands Rhopalocères au monde -, cette famille n’est représentée, en France, que par une petite dizaine d’espèces dont seules 2 sont présentes dans tout le pays : le Machaon (Papilio machaon) et le Flambé (Iphiclides podalirius).
Les Papilionidés français sont divisés en 2 sous-familles : les Parnassinae (dans laquelle on retrouve les Apollons) et les Papilioninae.
Les chenilles : Elles sont caractérisées par la présence d’un organe fourchu émettant des substances odorantes ayant pour but de repousser les prédateurs. Cet organe, appelé osmeterium, se situe derrière la tête et peut être déployé lorsque l’insecte est inquiété. Chez le machaon et le flambé, il est de couleur orange. La chrysalide des Papilionidés est « ceinturée » au support par un fil de soie construit par la chenille avant la nymphose.
Pieridés. Cette famille regroupe plus de 1000 espèces dans le monde, dont un peu plus d’une vingtaine en France. Les plus connues sont les piérides et le Citron (Gonepteryx rhamni). Les imagos sont de couleur claire, allant du blanc à l’orange, et présentent un dimorphisme sexuel : c’est-à-dire que les deux sexes arborent des motifs et/ou des couleurs différents, permettant de les différencier. Cette famille est divisée, pour les espèces Françaises, en 3 sous-familles : les Dismorphiinae (petites piérides blanches), les Pierinae (piérides, Aurore, Gazé…) et les Coliadinae (Souci, Citron…).
Les chenilles : Leur aspect est variable selon les espèces mais elles sont le plus souvent vertes, avec une pilosité peu voire très peu développée. Beaucoup de chenilles de piérides se nourrissent de Brassicacées (choux, cardamines…) et certaines comme la Piéride du chou ou la Piéride de la rave peuvent faire des dégâts dans les potagers. Comme chez les Papilionidés, leur chrysalide est ceinturée à un support.
Riodinidés. Une seule espèce représente cette famille en France : la Lucine (Hamearis lucina). Sa chenille, à la pilosité plutôt fournie, est brune et se développe entre autres sur les plantes des genres Primula et Lysimachia.
Lycaenidés. Cette famille regroupe tous les petits papillons bleus que l’on appelle « azurés » – comme cet Azuré des soldanelles (Agriades glandon) ci-contre – mais également les cuivrés et les argus. Sur les quelques 5200 espèces présentes dans le monde, plus d’une soixantaine sont observables en France, réparties en 3 sous-familles : les Theclinae (thècles ou argus), les Lycaeninae (cuivrés) et les Polyommatinae (azurés).
Les chenilles : Elles sont légèrement velues, souvent vertes ou brun-rosé. Leurs pattes et leur tête ne sont généralement pas visibles, ce qui leur donne un aspect de larve dodue.
Nymphalidés. Avec plus de 5000 espèces dans le monde et plus d’une centaine en France, c’est la plus grande famille de Rhopalocères de notre pays. Ils sont souvent parés de couleurs vives et partagent une curieuse particularité : la première paire de pattes de l’imago est plus courte que les autres, ce qui la rend difficilement visible ; exemple ci-contre avec cette Mélitée orangée tout juste sortie de sa chrysalide. Certaines espèces sont connues pour avoir une durée de vie assez longue (de l’ordre de plusieurs mois). Ainsi, les imagos du Paon du jour (Aglais io) et du Vulcain (Vanessa atalanta) passent souvent l’hiver à l’abri dans les granges et autres constructions humaines. Leurs chrysalides, contrairement à celles des Papilionidés ou des Pieridés, ne sont pas ceinturées à un support mais accrochées par le cremaster : les papillons émergent donc « la tête en bas ».
La famille ne compte pas moins de 9 sous-familles en France :
– les Nymphalinae regroupent les plus grandes espèces dont les vanesses, telle que la Petite tortue (Aglais urticae) ou le Paon du jour (Aglais io) ;
– les Melitaeinae regroupent les mélitées et les damiers ;
– les Limenitinae regroupent les sylvains ;
– les Heliconiinae regroupent les nacrés ;
– les Apaturinae regroupent les mars changeants ;
– les Satyrinae regroupent des papillons souvent bruns tels que les moirés ou le Tircis (Pararge aegeria) ;
– enfin, 3 sous-familles se partagent un petit nombre d’espèces :
les Danainae (monarques), les Charaxinae (le Jason) et les Libytheinae (l’Échancré).
Les chenilles : Elles varient selon les sous-familles : souvent vertes et velues chez les Satyrinae, vertes et cornues chez les Apaturinae, et munies d’épines ou de touffes de soies épineuses chez les Heliconiinae, les Limenitinae, les Melitaeinae et les Nymphalinae.
- Les Hétérocères
C’est là que ça se complique ! Les familles d’Hétérocères étant trop nombreuses pour être toutes décrites ici, je me contenterai d’évoquer seulement les plus grandes et les plus communes en mettant de côté les très petites familles dont les espèces sont rares ou localisées ainsi que les microlépidoptères, à quelques exceptions près.
Geometridés. Près de 23 000 espèces de Geometridés ont été décrites dans le monde, ce qui en fait la seconde plus grande famille de Lépidoptères juste derrière les Érebidés. Elle regroupe entre autres les papillons communément appelés « phalènes » et « géomètres ». Les imagos se reconnaissent par la position de leurs ailes au repos, souvent « à plat » sur un support, ce qui les rend généralement difficiles à voir lorsqu’elles sont posées sur de l’écorce, de la mousse ou du lichen. Leurs couleurs sont souvent cryptiques afin d’assurer leur mimétisme. Certaines espèces peuvent cependant avoir des couleurs vives, ou garder leurs ailes repliées au repos. En France, on compte quelques 640 espèces réparties en 7 sous-familles.
Les chenilles : S’il y a bien une famille dont les chenilles sont facilement reconnaissables, c’est celle des Geometridés ! Aussi nommées « chenilles arpenteuses », leurs larves ont pour particularité de ne porter généralement que 2 paires de fausses-pattes situées sur les derniers segments de l’abdomen. On peut parfois observer une troisième paire de fausses-pattes non fonctionnelle, qui semblent atrophiée.
Facilement reconnaissables, elles n’en sont pas moins difficilement identifiables : tout comme leurs imagos, les chenilles de Geometridés sont souvent difficiles à déterminer notamment en raison du très grand nombre d’espèces. Voir aussi la page : Les chenilles arpenteuses.
Noctuidés. Avec quelques 25 000 espèces décrites dans le monde dont environ 750 en France, les Noctuidés constituent aujourd’hui la plus grande famille de Lépidoptères au monde. Au sein de cette famille, les espèces – que l’on appelle parfois vulgairement « noctuelles – sont très variables, tant par leur taille et leur couleur que par la forme et les motifs de leurs ailes. Généralement, les Noctuidés ont un aspect plus « robuste » que les Geometridés avec un corps plus épais, et des ailes moins souvent étalées au repos. Leur détermination est souvent complexe et nécessite parfois l’examen des genitalia des adultes pour identifier avec certitude un individu.
Les chenilles : Fatalement, elles sont elles aussi très variables au sein de la famille, allant de totalement glabres à densément poilues selon les espèces. Voir aussi la page : Les chenilles de noctuelles.
Érebidés. Cette grande famille (presque 25 000 espèces) regroupe aujourd’hui plusieurs anciennes familles d’Hétérocères autrefois distinctes les unes des autres (qui ont été reclassées au rang de sous-familles). Comme pour les Noctuidés, les espèces sont très variables au sein de la famille et certaines présentent des couleurs très vives, comme l’Écaille martre (Arctia caja).
Quelques sous-familles… liste loin d’être exhaustive !
– Les Arctiinae : Il s’agit des espèces anciennement classées dans les Arctiidés. Les imagos présentent des couleurs très vives sensées annoncer un danger à leurs éventuels prédateurs et indiquant leur toxicité. Ils disposent également d’un organe situé dans le thorax qui leur permet d’émettre des ultrasons. Leurs chenilles sont aisément reconnaissables à leur pilosité souvent très… développée ! Ces dernières sont par ailleurs également connues pour leur rapidité à se déplacer. Ci-contre, la chenille de l’écaille martre citée plus haut : on la surnomme également écaille hérissonne.
– Les Lymantriinae : Anciennement classée dans la famille des Lymantriidés, cette sous-famille regroupe des papillons relativement velus notamment au niveau des pattes antérieures et dont les mâles portent des antennes très développées. Les chenilles présentent aussi une pilosité bien développée, avec, souvent, des petites touffes de soies dorsales, et de longues soies plus fines à l’avant et à l’arrière du corps. Ci-contre, une chenille de Bombyx disparate (Lymantria dispar), dont on remarque les très longues soies à l’avant et à l’arrière.
– Les Érebinae : Cette sous-famille regroupe des papillons de forme généralement triangulaire, aux couleurs plutôt ternes. Elle inclut notamment le genre Catocala, au sein duquel les imagos ont les ailes postérieures rouges ou oranges masquées au repos. L’affichage soudain des couleurs vives des ailes postérieures est sensé éloigner les prédateurs. Au repos, les chenilles comme les imagos sont très mimétiques et se confondent avec les végétaux. Leurs motifs similaires à ceux des lichens leur vaut parfois le nom vernaculaire de « lichenées » (voir ci-contre la chenille de Catocala sponsa).
Les chenilles : Comme nous venons de le voir, elles sont très variables en fonction des sous-familles : les chenilles d’Arctiinae ont souvent de très longues soies très fournies alors que les chenilles du genre Catocala semblent totalement glabres.
Zygaenidés. Il s’agit de la famille des zygènes, dont les papillons volent souvent de jour et sont vivement colorés. Leur antennes sont semblables à celles des Rhopalocères, mais elles ne sont pas véritablement en « massue ». La détermination des imagos est souvent complexe, et beaucoup de zygènes sont de couleur rouge et noire. Ces couleurs annoncent leur dangerosité : elles sont en effet capables de produire un liquide cyanuré et par conséquent toxique.
Attention aux confusions : l’imago de l’Écaille du séneçon (Tyria jacobaeae) est souvent confondu avec une zygène à causes de ses couleurs. Il s’agit pourtant d’un représentant de la sous-famille des Arctiinae.
Les chenilles : Elles sont faciles à reconnaître, moins à identifier. Souvent de couleur verte ou jaune, légèrement velues et tachetées de noir, leur tête est rétractable, ce qui leur donne un air de gros asticot boudiné. Au moment de la nymphose, elles tissent un cocon de soie dans la végétation basse, sur une tige de graminée ou un arbuste. C’est à l’intérieur de ce cocon que restera la chrysalide, protégée, jusqu’à l’émergence.
Saturniidés. Cette famille comprend certains des plus grands papillons au monde, dont le plus grande d’Europe : le Grand paon de nuit (Saturnia pyri). Seules 5 espèces sont présentes en France parmi les plus de 2 000 espèces décrites dans le monde. Ce sont des papillons de taille moyenne à (très) grande, dont les ailes des imagos sont souvent ornées d’ocelles. Les Saturniidés ne se nourrissent pas au stade imaginal, et ont par conséquent une durée de vie très limitée (de l’ordre de quelques jours). Chez certaines espèces comme la Hachette (Aglia tau), le mâle vole de jour tandis que la femelle vole de nuit.
Les chenilles : Elles sont dans l’ensemble variables, mais partagent une certaine excentricité par leurs couleurs vives et leurs ornements divers (scoli, protubérances…). Les chenilles des Saturnidae présentes en France sont toutes vertes au dernier stade larvaire. Ci-contre, la chenille du Petit paon de nuit (Saturnia pavonia).
Lasiocampidés. Cette famille compte 27 espèces en France, pour environ 2 000 dans le monde. Elle regroupe des papillons vulgairement appelés bombyx, dont les adultes ont un aspect robuste et trapu.
Les chenilles : Elles sont toutes plus ou moins densément poilues et aisément reconnaissables par rapport aux chenilles d’autres famille. Leur pilosité et le caractère grégaire de certaines espèces leur vaut parfois des confusions avec les chenilles processionnaires, avec lesquelles elles n’ont rien à voir. Pour autant, certaines sont réputées légèrement urticantes – ce qui n’est rien comparé aux processionnaires. Comme avec toutes les chenilles poilues, munissez-vous de précaution si vous devez les déplacer et évitez de les manipuler.
Dans la sous-famille des Lasiocampinae, on reconnaît notamment les chenilles à la disposition de leurs poils : répartis de manière homogène sur tout leur corps, des zones de poils plus courts sont visibles entre chaque segment abdominal (bien visible chez les Bombyx de la ronce, du chêne et du trèfle, ainsi que chez les laineuses). Dans la sous-famille des Malacosomatinae, les soies sont plus courtes et fines. On observe une bande dorsale blanche et une bande latérale bleue (valable pour les espèces françaises).
Crambidés. C’est, avec les Pyralidés, la famille des pyrales – dont la fameuse Pyrale du buis (Cydalima perspectalis) ! Moins de 300 des 15 000 espèces décrites dans le monde sont présentes en France. Leurs antennes sont filiformes et leurs palpes labiaux sont souvent assez longs.
Les chenilles : Certaines, comme celle de la Pyrale de l’ortie (Anania hortulata), se développent à l’intérieur des feuilles de leur plante-hôte, qu’elles enroulent à l’aide de fils de soie ; ce dispositif lui permet de grandir à l’abri des prédateurs. Ce n’est pas le cas de certaines comme la Pyrale du buis qui, elle, n’hésite pas à se montrer à la vue de tous en se laissant pendre à de longs fils de soie. Côté apparence, les chenilles des Crambidés possèdent des soies plutôt courtes. Certaines, comme celle de la Pyrale du buis, ont un aspect un peu « poisseux » plutôt désagréable au toucher.
Sphingidés. Il s’agit de la famille des Sphinx, représentée par plus de 1 400 espèces dans le monde dont 24 en France. En comparaison des autres familles décrites plus haut, leur corps est plus robuste et imposant. Les espèces françaises sont réparties en 3 sous-familles : les Smerinthinae (dans laquelle on retrouve le Sphinx du peuplier, Laothoe populi, en photo ci-contre), les Sphinginae (avec notamment le célèbre Sphinx à tête-de-mort, Acherontia atropos) et enfin les Macroglossinae, sous-famille au sein de laquelle on retrouve, entre autres, le Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum).
Les chenilles : Les chenilles de Sphingidae se reconnaissent généralement à la présence d’un scolus au niveau du 8ème segment abdominal plus ou moins développé selon les espèces. Ci-contre, une chenille de Sphinx du tilleul (Mimas tiliae) se nourrissant sur un saule.
Note : Pour tout savoir sur les Sphinx de France, consultez le site internet de Jean Haxaire, entomologiste français spécialiste de cette famille et auteur de plusieurs publications sur le sujet.
Notodontidés. Représentée, en France, par une quarantaine d’espèces réparties dans 5 sous-familles, cette famille regroupe des insectes a priori semblables aux Noctuidés. Leurs pattes antérieures sont souvent longuement poilues, et les antennes des mâles sont bipectinées (pectinées des 2 côtés). Certaines espèces de cette famille sont passées maîtresses dans l’art de se fondre dans leur environnement pour passer inaperçues ; c’est notamment le cas de la Bucéphale (Phalera bucephala) dont l’imago au repos ressemble à une brindille coupée (voir photos ici) !
Les chenilles : Les chenilles des espèces françaises, selon les sous-familles, semblent ne rien avoir en commun. Chez les Notodontinae et les Heterocampinae, on retrouve des chenilles à l’aspect surprenant, voire même que l’on aurait du mal à identifier, à première vue, comme une chenille ! Voyez par exemple la chenille de l’Écureuil (Stauropus fagi) en cliquant ici. La sous-famille voisine des Thaumetopoeinae regroupe quant à elle des espèces dont les chenilles sont bien différentes : les processionnaires (ci-contre, celle du chêne, Thaumetopoea processionea), dont on ne présente plus le potentiel urticant.
Cette petite introduction aux familles de Lépidoptères s’achève ici ! Elle sera sans doute revue et augmentée au fil des mois selon mes rencontres avec les insectes dont les photos agrémenteront la page.
Pour identifier un papillon selon sa famille, vous pouvez consulter la rubrique dédiée sur Lepinet : Identifier un papillon. Les espèces y sont classées par familles, puis par sous-familles.
Si vous vous intéressez à la détermination des papillons et de leurs chenilles, voyez aussi la rubrique Pour aller plus loin.
Dernière mise à jour de la page : avril 2021