Une noctuelle, c’est quoi ?

On emploie le terme « noctuelle » pour désigner les papillons appartenant à la grande famille des Noctuidés, qui compte plusieurs milliers d’espèces différentes : environ 12 000 espèces décrites dans le monde, dont près de 750 en France.
Le terme noctuelle est en réalité un nom vernaculaire un peu ambigu (tout comme bombyx ou phalène) : on désigne parfois sous le nom de noctuelle des espèces qui n’appartiennent pas à la famille des Noctuidés. Dans cet article, je parlerai essentiellement des chenilles de Noctuidés.

Comment les reconnaître ?

Il n’est pas toujours facile de reconnaître les chenilles des Noctuidés, car au sein de cette famille, certaines espèces sont très différentes les unes des autres ! Elles peuvent en effet être totalement glabres, ou bien légèrement poilues, ou bien totalement recouvertes d’une dense toison de longs poils.

Quelques chenilles de noctuelles – survoler les images pour voir leur nom

Les chenilles de noctuelles possèdent en général 5 paires de fausses-pattes, en plus de leurs 3 paires de pattes situées à l’avant du corps. Beaucoup d’entre elles, notamment celles appartenant à la sous-famille des Noctuinés, sont totalement glabres (ou légèrement velues) et ont une tête ronde et brillante. Ce sont ces chenilles-là que l’on rencontre le plus souvent dans les jardins et potagers, où leur présence n’est généralement pas souhaitée…

Sont-elles dangereuses ?

En France, les chenilles de noctuelles sont toutes inoffensives. Certaines chenilles du genre Acronicta, comme la Noctuelle de l’érable, mais ne sont pas réputées urticantes pour autant. Dans d’autres régions du monde, on peut cependant rencontrer des noctuelles urticantes : c’est le cas par exemple de l’Acronycte d’Amérique (Acronicta americana).

Comment s’en débarrasser ?

Si vous êtes embêté(e) par des chenille de noctuelles dans votre potager, il existe plusieurs méthodes pour s’en débarrasser. Je ne recommande personnellement pas l’usage de produits phytosanitaires, alors je ne m’attarderai pas sur cette méthode.

• Favoriser les prédateurs naturels : Les chenilles de noctuelles sont appréciées par les passereaux et mammifères insectivores : mésanges, rouge-queues, hérissons, et même taupes (qui dévorent chenilles et chrysalides enfouies dans le sol). Plus votre jardin abrite de biodiversité, plus les populations de chenilles sont susceptibles d’être « régulées » naturellement : vous pouvez favoriser la présence de mésanges en installant des nichoirs, mais également conserver des zones « sauvages » dans votre jardin (tas de pierres, tas de branches, zones non tondues…).
• Partir à la chasse nocturne aux noctuelles : L’activité de beaucoup de chenilles de noctuelles est essentiellement nocturne : elles passent la journée cachée à la base de leurs plantes-hôtes ou enfouies dans les premiers centimètres du sol, et sortent à la tombée de la nuit pour se nourrir. Armé(e) d’une lampe de poche et d’un petit récipient, vous pouvez ausculter à la nuit tombée les plants de légumes que vous suspectez d’être grignotés par les chenilles. Une fois votre « récolte » terminée, il suffit d’aller déposer les chenilles ailleurs : au fond du jardin, ou dans le jardin du voisin d’à côté que vous n’appréciez pas trop…